Des mines de Colombie au trophée de légende

 


Posté le  06.10.2015 à 11h48


 


A l'occasion des soixante ans de la Palme d'or, le réalisateur Alexis Veller consacre un film à ce trophée légendaire du Festival de Cannes. Pour documenter La Légende de la Palme d'or, l’ancien grand reporter est allé à la source, dans les mines d’or de Colombie, et a interrogé les plus grands lauréats, chez eux, sur le rapport intime qu’ils entretiennent avec leur prix. De Scorsese à Tarantino en passant par Soderbergh, il a choisi les « doubles palmés » et la seule femme à avoir décroché l’illustre récompense, Jane Campion. Il répondait, en mai, à une interview du Festival de Cannes. 



Quelles étapes avez-vous suivies pour monter ce documentaire consacré à la Palme ?

Il part de l’envie de communiquer autour du soixantième anniversaire et de raconter l’histoire du trophée en termes de fabrication. Je me suis rendu compte que de tous les trophées du cinéma, il n’y avait qu’une seule Palme d’or, alors qu’il y a plusieurs oscars distribués chaque année. Il est en or massif 18 carats, et cet or on sait exactement d’où il vient. J’ai voulu partir à la source avec les mineurs. C’est passionnant de se rendre compte que tout part d’une simple mine en Colombie pour finir devant les caméras du monde entier. Cela lui donne aussi une dimension sociale.

Le tournage dans les mines de Colombie a t-il été compliqué ?

Les conditions étaient un peu extrêmes, on filmait à 300 mètres sous terre dans des couloirs d’un mètre de large mais attention, on a tourné dans une exploitation minière très sûre, où les hommes travaillent en paix, loin de l’image que l’on se fait parfois de la Colombie.

Comment s’inscrit l’histoire de la Palme dans celle du Festival ?

Je trouve qu’on ne parle pas assez du trophée que convoitent tous ces réalisateurs. On vient tous à Cannes pour cette Palme, qui se retrouve entre les mains de réalisateurs très différents : Taxi Driver, Sexe, Mensonges et Vidéo, le film d’Apitchatpong… Et pourtant, Tennessee Williams, quand il était Président du Jury, jugeait Taxi Driver trop violent comme le raconte Martin Scorsese. C’est Sergio Leone et Costa Gavras, qui étaient alors membres du Jury, qui ont insisté pour que Taxi Driver gagne la Palme. Cannes reste un révélateur et la Palme d’or ne se trompe jamais, elle finit dans les bras d’un réalisateur qui va marquer l’histoire du cinéma. Aucun, de Tarantino à Soderbergh (qui l’a reçue à 26 ans), n’avait encore été interviewé sur l’objet « Palme d’or ». Tarantino a accepté de donner une interview en plein tournage alors qu’il ne le fait jamais: « Pour la Palme d’or, j’accepte ! ».

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