Billetterie

Who’s That Knocking at My Door

de Martin Scorsese , États-Unis , 1967

J.R. (Harvey Keitel) et ses amis sont des petits voyous de Little Italy, errant de bars en bagarres. Il tombe amoureux de Susan (Zina Bethune), une jeune étudiante, et décide de l’épouser. Mais peu avant le mariage, Susan lui révèle qu’elle a été violée. J.R. est bousculé dans ses croyances, partagé entre les femmes que l’on consomme et celles que l’on épouse.

En 1965, Martin Scorsese a 23 ans ; il achève sa formation à la New York University et s’apprête à réaliser son premier long métrage. Bring On the Dancing Girls est son projet de fin d’études, et sans doute le premier film étudiant tourné en 35mm sur la côte Est. Le projet est ambitieux et le cinéaste bénéficie de l’appui de sa famille : un prêt contracté par son père, la participation de sa mère, tous deux devenus des habitués des projections de l’université. Tourné tous les week-ends pendant de longs mois, en décors naturels, avec une équipe débutante, le film est, de l’aveu même de Scorsese, « unanimement détesté ».

Who-s-Knocking

Quelque temps plus tard, Haih Manoogian, son enseignant et mentor, le convainc de tourner des scènes supplémentaires autour de l’histoire d’amour. Elles seront filmées en 16mm et gonflées en 35 pour s’intégrer au film. Cette nouvelle mouture, I Call First, est présentée au Festival de Chicago en 1967 et ardemment défendue par Roger Ebert du Chicago Sun Times. Mais le film ne trouve toujours pas de distributeur. C’est en 1968, alors que Scorsese est en Europe, que Joseph Brenner, distributeur de films pornos soft, annonce qu’il distribuera le film s’il comporte une scène de nu. Scorsese obtempère, filme une séquence antonionienne dénudée à Amsterdam, et revient avec son film sous le manteau. Who’s That Knocking at My Door voit enfin le jour.
Avec cette œuvre de jeunesse, certes hétérogène, Scorsese pose les bases de ce que sera son œuvre : la religion catholique et la culpabilité qu’elle engendre, la violence, les pulsions sexuelles, Little Italy, la cinéphilie, la musique, corollaire du montage syncopé de Thelma Schoonmaker (toujours à ses côtés aujourd’hui)… Tout y est déjà. Who’s That Knocking at My Door est un film bouillonnant d’idées et d’intentions – un des préférés de John Cassavetes – qui annonce surtout la naissance d’un grand cinéaste.



Who’s That Knocking at My Door
États-Unis, 1967, 1h30, noir et blanc, format 1.85
Réalisation & scénario : Martin Scorsese
Photo : Richard H. Coll, Michael Wadleigh, Max Fisher
Musique : The Doors, The Genies, The Dubs, Mitch Ryder and The Detroit Wheels, The Bell Notes, The Chantells, The Victorians …
Montage : Thelma Schoonmaker
Production : Haig et Betzi Manoogian, Joseph Weill, Trimod Films
Interprètes : Harvey Keitel (J.R.), Zina Bethune (Susan), Lennard Kuras (Joey), Michael Scala (Sally Gaga), Anne Colette (une jeune fille en rêve), Harry Northup (Harry), Robert Uricola (le jeune homme au pistolet), Bill Minkin (Iggy), Wendy Russell (la fiancée d’Harry), Victor Magnotta (un garçon dans la bagarre), Catherine Scorsese (la mère de J.R.), Martin Scorsese (un gangster)

Présentation au Festival de Chicago : 15 novembre 1967 ;
Sortie aux États-Unis (New York) : 8 septembre 1968

 

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