Posté le 08.07.2015 à 12h22
RÉTROSPECTIVE - "Si j'étais un architecte et devais construire un monument du cinéma, je placerais une statue de Duvivier au-dessus de l'entrée. Ce grand technicien, ce rigoriste était un poète" (Jean Renoir).
Malgré une carrière prolifique de plus de 60 films, ponctuée de films devenus mythiques comme La Fin du jour, La Belle équipe, et bien d’autres, malgré l’admiration que lui témoignaient Renoir, Ingmar Bergman ou encore Jean Gabin, Julien Duvivier reste un auteur moins considéré que les autres grands cinéastes français de son temps. La faute sans doute à une filmographie très éclectique, où l’on peine à s’attacher à un style bien défini. Pour Duvivier cette question n’avait pas de sens, et pourtant cet artiste complet venu du théâtre, fin scénariste, technicien aguerri et directeur d’acteur précis, a construit une oeuvre d’une grande cohérence, traversée par une vision noire et lucide de l’humanité.
Le festival Lumière redonnera toute sa place à ce grand cinéaste, à travers ses classiques incontournables bien sûr, mais aussi les plus rares Panique, ou Un carnet de bal… Une sélection de huit films qui s’inscrit dans le voyage que propose à nouveau cette année Bertrand Tavernier dans l’Histoire du cinéma français, et que viendront compléter d’autres hommages et une master class.
Cette redécouverte est rendue possible grâce à la dynamique enclenchée par les distributeurs français pour mettre en valeur leur patrimoine et le restaurer. Les efforts conjugués de Pathé, Gaumont, Tamasa, Studiocanal et TF1 permettront cette année aux festivaliers de revoir le cinéma de Duvivier dans de superbes copies numériques.
A.L.