Le choc fantastique monté à l'hémoglobine

 


Posté le  22.09.2015 à 15h59


 

 POLAR TRANSALPIN - Dans Les frissons de l'angoisse, un jeune pianiste incarné par David Hemmings enquête sur une série de meurtres mystérieux. Le titre original des Frissons de l'angoisse, Profondo Rosso (Rouge profond), reflète bien la panique éprouvée devant ce thriller monté à l'hémoglobine, petit bonheur angoissant signé du maître du giallo, Dario Argento.

 


Théâtre de la rencontre entre l'italien et celle qui fut sa muse dans la vie, Daria Nicolodi (avec qui il eut sa fille, Asia), ce film a la saveur particulière du trouble et de l'épouvante. Celle du film d'un cinéaste romain, encore jeune, dont on dit à l'époque qu'il incarnait la nouvelle "valeur-or" du cinéma italien.


Interrogé lors de la sortie du film en France en août 1977, le réalisateur ne cachait pas avoir souhaité "exaspérer toutes les tensions" chez son public. "C'est un film sur la violence psychologique autant que physique. À travers lui, je sais bien que c'est mon angoisse et les terreurs irrationnelles qui m'habitent, que j'exprime en leur permettant, dans Profondo Rosso, une participation plus personnelle. La ligne éthique et esthétique de ce film diffère donc, peut-être, de celle de mes précédents films. Nous n'avons plus l'utilité des modèles qui nous étaient proposés jusqu'alors."

 

Jouant d'un esthétisme raffiné à l'italienne, le cinquième film de Dario Argento est considéré comme son chef d'oeuvre. Un chef d'oeuvre du genre giallo fantastique dont il présentera, en personne, la copie restaurée au festival Lumière, lors de trois projections, le lundi 12 octobre à 17h au cinéma Comœdia, le mardi 13 octobre à 19h45 au Pathé Bellecour et à 20h30 au Cinéma Opéra.

C.P.

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