Posté le 29.09.2015 à 16h20
LA CLASSE INTERNATIONALE, AU NATIONAL - Le premier Festival de Cannes, en 1946, célébra l’école italienne, la Suède, le Danemark, mais surtout le Mexique qui présentait le très beau Maria Candelaria et décrochait la Palme d’or. A l’époque, le Mexique possède 1100 salles pour 16 millions d’habitants et l’industrie nationale n’existe que depuis 1934.
1946. Même année, même équipe, même talent. Emilio « El indio » Fernandez, réalisateur de Maria Candelaria, récidive avec une autre de ses œuvres phare en réalisant Enamorada. Cette production, présentée avec quatre autres pépites mexicaines dans le cadre de l’hommage Viva Mexico ! de cette édition du festival Lumière, présente, avec elles, toutes les caractéristiques enthousiasmantes du cinéma mexicain.
Enamorada
Un film prenant et révélateur des beautés singulières du sublime Mexique, magnifié par les images vraies de Gabriel Figueroa, surnommé en son temps « l’homme aux 13 prix internationaux de photographie ». Sans oublier la passion presque animale de Maria Félix, et la lenteur musicale et envoûtante du rythme. On en dit à l’époque : «Par ce qu’il a d’authentique et d’humain, ce film apparaît comme documentaire. Il en va ainsi de tout film de valeur. Il favorise donc la connaissance du monde et la compréhension des hommes, ce qui est en fin de compte, l’une des plus nobles missions de l’expression cinématographique».
Double destinée (La otra) / Macario
Sorti lui aussi en 1946, ce bel exemple de film noir dû à Roberto Gavaldón, tourné sur fond de paysage urbain nocturne dans la ville de Mexico, fait le grand écart visuel avec Enamorada. Du même auteur, tourné en 1960, Macario (Le destin) dévoile pour sa part un certain réalisme magique.
Distinto Amanecer
Ce film de 1943 est, quant à lui, considéré par la critique mexicaine comme l’un des meilleurs films de tous les temps, loin des stéréotypes du cinéma rural mexicain, avec la ville comme grande protagoniste.
Maison de rendez-vous (Aventurera)
Alberto Gout réussit avec ce film de 1950 à être le second réalisateur mexicain, après l’"Indio" Fernandez, à avoir réveillé l’attention de la critique française dans les Cahiers du Cinéma. Dans aucun de ses autres films, le trio Gout (réalisation)-Custodio (scénario)-Sevilla (interprétation) n’atteint cette force surprenante.
Remerciements
au festival de Morelia, à la UNAM et à la Cineteca Nacional du Mexique