Posté le 23.09.2015 à 17h59
GRANDE PROJECTION - En 1985, le cinéaste japonais - auquel le festival Lumière consacre une grande rétrospective - puisait pour la seconde fois de sa carrière dans l'œuvre du dramaturge britannique William Shakespeare et adaptait Le Roi Lear pour l'un de ses derniers films.
Voici quatre bonnes raisons de redécouvrir, dans sa version restaurée, Ran : un chef-d’œuvre au cœur du Japon féodal et d'une lutte intestine sans merci entre un chef de clan et ses trois fils.
Pour cette plongée grandiose dans le XVIe Siècle des Samouraïs :
Dans un Japon féodal gangréné par la guerre des clans, le seigneur Hidetora Ichimonji décide de céder sa place à ses trois fils. Craignant que cette décision ne pousse la fratrie à sa perte, le cadet, Saburo, fait front pour l'éviter. Tandis qu'il est renié par son père, ses deux frères, Taro et Jiro, s'unissent pour écarter définitivement leur patriarche.
Pour la grandiloquence des costumes qui habillent les personnages de ce long métrage culte :
L'anecdote en dit long sur leur importance dans le film : deux années ont été nécessaires à l'équipe du long métrage pour créer les centaines de costumes utilisés. Ran a d'ailleurs reçu l'Oscar dans cette catégorie en 1986.
Parce qu’Akira Kurosawa a influencé une génération de cinéastes :
À l'instar de Sergio Leone, qui a adapté le 20e film du Japonais (Yojimbo, 1961) avec Pour une Poignée de Dollars, Akira Kurosawa a inspiré de nombreux réalisateurs. Notamment Clint Eastwood, qui a exposé sa filiation avec le cinéaste en épousant ses interrogations et ses valeurs humanistes dans Les Lettres d'Iwo Jima ou Mystic River. Enfin, c’est l'histoire de La Forteresse cachée (1958), le premier film tourné par le cinéaste japonais en cinémascope, qui a fait germer l'idée de La Guerre des Étoiles dans l'esprit de Georges Lucas.
Parce que Ran est aussi une histoire de gros chiffres :
Estimé à 3h30 dans sa version originelle, le scénario du film a finalement été réduit par Akira Kurosawa à 2h35 à la demande de Serge Silberman, co-producteur de Ran. Au total, le 27e long-métrage du maître japonais a coûté onze millions de dollars, soit son œuvre la plus chère.
B.P.
Restauration 4k Studiocanal par le laboratoire Eclair Group en 2015 à partir du négatif original 35mm ainsi qu’avec le mixage japonais d’époque. Etalonnage validé par le chef-opérateur Shôji Ueda. Financé avec l’aide J-Lop. Distribution Studiocanal.
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