Rolf De Heer :
« Bad Boy Bubby est toujours aussi vivant »

 


Posté le  12.10.2015 à 16h45


 

Il a timidement avancé sa silhouette longiligne sur le devant de la scène, puis livré, souriant et ému, quelques anecdotes sur la réalisation de son chef-d'oeuvre : invité d'honneur du festival Lumière, le cinéaste australien Rolf De Heer a évoqué, ce lundi devant un public attentif, la gestation de Bad Boy Bubby. Après avoir dévoilé une plaque à son nom, sur le Mur des cinéastes, il a aussi parlé de Quentin Tarantino...

 

 

« C'est incroyable d'être ici. Il y a vingt-trois ans, nous avons commencé à préparer ce film sans savoir qu'après tant d'années, il serait toujours aussi vivant et projeté devant une salle aussi pleine », a-t-il confessé, ajoutant : « Des gens se sont même fait tatouer "Mam" et "Pop" - deux des personnages du film, NDLR - sur le corps ! Ça a été un grand plaisir de faire ce film. C'est émouvant de le voir ressortir aujourd'hui ».

Le cinéaste a raconté de quelle manière il a un jour croisé Quentin Tarantino, qui n'a jamais caché son admiration pour Bad Boy Bubby : « On me l'a présenté lors d'un dîner à Cannes et face à moi, après un moment d'arrêt, il m'a souri et crié : "Bad Boy Bubby !" ».

« L'appréciation que l'on a des films dépend de ce que l'on en attend », a-t-il poursuivi. « Par exemple, si vous en attendez trop, vous êtes forcément déçu. Le plus spécifique avec ce film, c'est qu'il n'obéit pas à ce genre de règles. C'est un film qui vous délivre quelque chose ».

 

 

Abordant le premier tiers du film, le réalisateur a confié avoir opté un format 1:66:1 pour enraciner l'atmosphère opressante et malsaine du lieu de vie de Bubby.  

« Ensuite, lorsque le personnage sort de la maison, le cadre s'élargit en 1:85:1. Quand on a visionné le film en post-production, le 1:66:1 donnait un rendu tellement claustrophobique que le film n'était pas regardable. Mais on l'a gardé ! Pour la suite du film, on a essayé de doubler visuellement ce que Bubby voit réellement. Personne ne l'a jamais remarqué ! »

Propos recueillis par B.P

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Catégories : Lecture Zen