1001 pattes

Quand La Cigale et la Fourmi de La Fontaine rencontre Les Sept Samouraïs de Kurosawa, cela donne le pétillant 1001 pattes.

Suite à une maladresse, la non-conformiste Tilt plonge toute sa communauté dans les difficultés. Grand chambardement, conseil de guerre : Tilt doit trouver des mercenaires pour défendre les siens. S’ensuivra, avec le recrutement d’artistes de cirque plutôt ringards, nombre de rebondissements. Et, telle une fiction en images réelles, chaque personnage a son rôle, partie prenante de l’ensemble, mais aussi parfois un numéro en soliste. La confrontation entre cette bande de pieds-nickelés et la horde sauvage de sauterelles donne lieu à une ode à la volonté, à l’unité et à la liberté.

1001 pattes est une plongée dans l’infiniment petit, et le format CinémaScope donne au  monde des insectes toute sa dimension. L’occasion aussi pour les animateurs de jouer avec les effets de textures, de matières, les transparences et les couleurs. Des images lumineuses sur lesquelles passent des effets de dégradés et d’ombres au fil des saisons. Samuel Blumenfeld constate : « Le réalisateur John Lasseter réussit à donner une atmosphère fordienne à son film. Ce qui était à l’origine son objectif. 1001 pattes apparaît comme l’équivalent fantaisiste de Qu’elle était verte ma vallée, ce qui situe bien l’enjeu de l’animation en images de synthèse aujourd’hui, qui lorgne moins vers le cartoon et plus sur les prises de vues réelles. » (Le Monde, 11 février 1999)