Assunta Spina

Cineteca di Bologna

Francesca Bertini ne se contente pas d’interpréter Assunta Spina, elle coréalise le film avec Gustavo Serena. C’est « sans fausse modestie, [que] j’ai dirigé moi-même le film, je me suis occupée personnellement du scénario, de l’adaptation, des décors, et de la mise en scène. J’ai été la première femme metteur en scène de l’histoire du cinéma » (La diva imperiale, Bompiani).

Une première réussie, dont la cinémathèque de Bologne a retrouvé l’unique copie à São Paulo, avant de la faire restaurer en 1992. Le spectateur peut à nouveau apprécier ce mélodrame napolitain, où la jalousie de l’amant conduit la jeune femme à être donnée en pâture à la vindicte populaire. Le personnage de la diva, d’origine théâtrale, repris ici par Bertini, est déjà très apprécié du public : Lyda Borelli dans Ma l'amor mio non muore de Mario Caserini (1913) ou Bertini elle-même dans Sangue bleu de Nino Oxilia (1914) ont lancé le genre. Pina Menichelli (Il fuoco, Giovanni Pastrone, 1916) les rejoindra bientôt. Assunta Spina regorge de beauté avec ses somptueux plans fixes, semblables à des tableaux vivants, dans des décors naturels. En quittant le théâtre, Assunta Spina s’engouffre tête la première dans les rues, dans les prisons, au tribunal… Le film est considéré avec raison comme un précurseur du néoréalisme.