Blade Runner

Classique des années 1980, Blade Runner est l’adaptation sur grand écran d'un roman de Philip K. Dick, réputé inadaptable… Préparé dans la confusion, le film est tourné dans les pires conditions : la pluie artificielle incessante use les nerfs de l’équipe, Harisson Ford ne s’entend ni avec sa partenaire, ni avec son réalisateur, les retards s’accumulent…
Blade Runner est avant tout d'une splendeur visuelle absolue. Ridley Scott, aidé de David L. Snyder à la direction artistique, a créé un décor grandiose, à la fois moderne et gothique. Noyée de pluie et de néons, plongée dans un smog épais, jonchée d’ordures, grouillante d’une foule cosmopolite, Los Angeles est aussi envoûtante qu’oppressante, paranoïaque et dramatique. Ce décor spectaculaire devient le personnage principal du film. Le climat de Blade Runner, représentation de décadence sociale, est une fusion entre science-fiction et film noir américain.

C’est au milieu d’effets visuels éblouissants que ce film énigmatique aborde une réflexion sur l’homme, sur ce qu’est la définition même de l’humanité, à travers ces replicants, robots sans passé mais dotés de sensibilité grâce aux effets conjugués de la génétique et de la technologie.
Le film ne bénéficie pas de critiques enthousiastes à sa sortie, et le public tergiverse. Jugé trop complexe et pessimiste, la production demandera au cinéaste de rajouter une voix off et de modifier la fin. En définitive, le film connaîtra cinq versions différentes ! Mais c’est assez rapidement que, via des circuits parallèles, Blade Runner acquiert son statut de film mythique.