Double messieurs

Double messieurs est de ces films qu’on ne peut résumer. Une histoire de retrouvailles, de rencontres, de virée qui devient aventure, d’un kidnapping involontaire, d’une femme mystérieuse, d’imprévus… Mais surtout l’histoire de deux hommes à la recherche de leur enfance, d’un temps où tout semblait possible. Au finale, une équipée rocambolesque et initiatique. Jean-François Stévenin, alors comédien et réalisateur d’un premier film, Passe-montagne (1978), offre une œuvre inclassable. Mi-dramatique, mi-burlesque, entre sensibilité et humour, Double messieurs s’affranchit de tout. Proche du cinéma direct, la mise en scène donne une impression de liberté, de personnages saisis sur le vif, dans un format Scope éclatant. Double messieurs est un film épique et poétique, intensément libre. « "Un grand film, disait Langlois, est celui où l’on sent l’air entre les personnages et le décor." À un moment où les films sont de plus en plus asphyxiés, Double messieurs ne manque pas d’air. C’est un film dont on pourrait entendre battre le cœur ou le pouls. Un hymne à la diastole et à la systole, ce "double dames". » (Serge Daney, Libération, 22 octobre 1986)