Fanny

Si la Paramount avait soutenu Marcel Pagnol lors de ses débuts au cinéma, elle finit par rompre son contrat. La raison ? Elle s’inquiètait du succès du cinéma parlant français. Pour empêcher cet essor et assurer la prédominance du cinéma américain, elle bannit Marcel Pagnol. L’écrivain décide alors d’adapter seul ses autres œuvres, à commencer par Fanny, second volet de la trilogie marseillaise.

L’histoire de ce mariage entre un homme âgé et une jeune fille, sujet de vaudeville, devient entre les mains de Marcel Pagnol et de Marc Allégret une comédie d’une plus grande intensité dramatique que Marius. Le second volet de la trilogie accentue l’aspect mélodramatique par de longues scènes statiques, de longs dialogues et une Orane Demazis rigide, au regard de tragédienne. Le réalisateur multiplie les scènes tournées en décors naturels. Marcel Pagnol, influencé par Marc Allégret, tournera lui aussi beaucoup en extérieur lorsqu’il réalisera ses propres films, se voyant alors octroyer le statut de précurseur du néoréalisme par André Bazin.

En ayant accru, dans ce deuxième épisode, la dramatisation et accentué la place de la ville de Marseille, le film ne pouvait que rencontrer le succès : à sa sortie, l’enthousiasme pour Fanny est encore plus grand que celui déclenché par Marius.