Hugo Cabret

Si il y a un genre dans lequel Martin Scorsese n’était pas attendu, c'est bien celui du conte de Noël en 3D. Dans des décors féériques, Hugo Cabret est un récit d’apprentissage de la vie, à travers le deuil quasi impossible d’un père pour Hugo ou d’une vie d’artiste pour Méliès. C’est aussi un film d’aventures, une rêverie dans une profusion de décors, une œuvre sur le pouvoir d’émerveillement du cinéma.

Alors qu’Hollywood commençait à se détourner de la 3D, Scorsese l’utilise intelligemment, tel un nouveau langage et une nouvelle technologie de l’illusion. Grâce à son effet immersif, il transporte ainsi son spectateur dans le fauteuil des premiers  témoins de la projection de L’Arrivée du train en gare de La Ciotat des frères Lumière.

Hugo Cabret est surprenant dans l’œuvre de Scorsese, mais c'est en fait un film très personnel. Le cinéaste confiait à Serge Kaganski : « Ce film me ramène à mon enfance, à ma découverte du cinéma, où mon père m’emmenait souvent. Des moments magnifiques, inoubliables. » (Les Inrockuptibles, 14 décembre 2011). Il y mêle sa fascination pour la France et pour une époque de créativité et d’inventions en tous genres, dont sans doute une des plus belles à ses yeux, le cinéma. Et, alliant vérité historique et fantaisie poétique,  il rend hommage au 7e art dans son ensemble, de Lumière à Méliès, ce cinéaste magicien, dont il s'affirme comme un des fervents admirateurs. Hugo Cabret est un film sur l’amour du cinéma, ses mouvements, ses couleurs, ses témoins, ses acteurs, son histoire… Un amour fou et infini.