Revenant d’un séjour à Hollywood où il a tourné Toute la ville danse (The Great Waltz, 1938), Julien Duvivier coscénarise avec Charles Spaak La Fin du jour. Inspiré de la véritable pension de Pont-aux-Dames, hospice pour comédiens retraités et nécessiteux, Duvivier va jusqu’à embaucher quelques résidents dans des seconds rôles.
Selon Charles Spaak, les deux hommes n’ont en rien noirci le tableau par rapport à ce qu’ils ont vu à Pont-aux-Dames. Bien au contraire. Pourtant, La Fin du jour est un film noir. Le personnage de Louis Jouvet est, de par son arrivée, un élément révélateur : jalousie, aigreur, orgueil, manipulation et méchanceté refont surface au sein de la communauté. Duvivier analyse et dissèque les relations de ce groupe dont les participants n’ont pas choisi de vivre ensemble et sont oubliés du monde. Trois caractères se distinguent : le cabot sans réel talent, l’acteur torturé n’ayant jamais connu le succès public et le vieux séducteur ayant collectionné les succès amoureux.
Mais étonnamment, ce film de Duvivier est aussi un de ses plus humains, car s’il fait sauter le vernis de la profession, il fait aussi naître la solidarité et l’espoir dans l’humanité. La Fin du jour, c’est la fin de la vie, d’une carrière, de la scène et des apparences, mais c’est également une déclaration d’amour du cinéaste à l’univers du théâtre, à travers ce film auquel il tenait particulièrement. Car comme il le fait dire à Cabrissade, les acteurs « ne sont pas des vieillards comme les autres ».
La Fin du jour
France, 1939, 1h45, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Julien Duvivier
Assistant réalisation : Pierre Duvivier
Scénario : Julien Duvivier, Charles Spaak
Photo : Christian Matras, Armand Thirard, Robert Juillard, Ernest Bourreaud
Musique : Maurice Jaubert
Montage : Marthe Poncin
Décors : Jacques Krauss
Production : Regina Films
Interprètes : Louis Jouvet (Raphaël Saint-Clair), Michel Simon (Cabrissade), Madeleine Ozeray (Jeannette), Victor Francen (Gilles Marny), Gabrielle Dorziat (Madame Chabert), Sylvie (Madame Tusini), Arthur Devère (le régisseur), Gaston Modot (le patron du bistrot), Raymone (la patronne du bistrot), François Périer (le journaliste), Gaston Jacquet (Lacour), Charles Granval (Deaubonne), Gaby André (Danielle), Gabrielle Fontan (Madame Jambage)
Sortie en France : 24 mars 1939 ; Présentation à la Mostra de Venise : août 1939
FILM RESTAURÉ
DCP restauré par Pathé
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