Ousmane Sembène naît au Sénégal, en 1923. Il vient en France, après la guerre, et devient mécanicien, puis docker à Marseille. Cette expérience lui inspire ses premiers romans, qui décrivent les rapports sociaux entre les Français et les immigrés africains. Sa nouvelle Voltaïque donne naissance à son premier long métrage, La Noire de... Le spectateur plonge dans le contexte du néocolonialisme, où l’incompréhension entre les communautés française et sénégalaise, l’antagonisme des classes et le racisme perdurent.

Cette relation conflictuelle devait, à l'origine, être rendue par une alternance de scènes tournées en rose, vision de la France rêvée par Diouana, et de scènes en noir et blanc décrivant son séjour à Antibes. C’est finalement le procédé du monologue intérieur, déjà utilisé pour Borom sarret, qui offre la vision de cette dure réalité africaine, sans considération sentimentale, de façon radicale. 
« La Noire de… a été le premier film d’Ousmane Sembène à avoir un réel impact en Occident, et je me rappelle clairement l’effet qu’il a eu quand il a été présenté en 1969 à New York, trois ans après sa sortie au Sénégal. Un film stupéfiant – si féroce, si habité et tellement différent de ce qu’on avait pu voir jusqu’à présent. » (Martin Scorsese, mai 2015)
La Noire de … 
France, Sénégal, 1966, 1h05, noir et blanc
Réalisation & scénario : Ousmane Sembène, d’après sa nouvelle Voltaïque 
Photo : Christian Lacoste 
Montage : André Gaudier 
Production : André Zwoboda, Filmi Domirev, Les Actualités Françaises 
Interprètes : Mbissine Thérèse Diop (Diouana), Anne-Marie Jelinek (Madame), Robert Fontaine (Monsieur), Momar Nar Sene (le jeune homme), Ousmane Sembène (le professeur)
 
Sortie au Sénégal : 1966
Sortie en France : 5 avril 1967 
FILM RESTAURÉ 
Restauration de 2015 par The Film Foundation’s World Cinema Project en collaboration avec le Sembène Estate, l'Institut National de l’Audiovisuel - INA, les laboratoires Eclair et le Centre National du Cinéma et de l'image animée (CNC). 
Réalisée à la Cineteca di Bologna /Laboratoire L’Immagine Ritrovata.
Remerciements à Cecilia Cenciarelli du FF WCP.
*The Film Foundation's World Cinema Project dirigée par Martin Scorsese, qui sauve et restaure des films rares du monde entier.  
 
    
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