Mélodrame adapté d’une pièce russe, ce film muet est particulièrement riche. Les personnages sont nombreux à graviter autour de Paul Beaumont et leurs caractères profonds, allant de l’insouciance à la fourberie. Le sujet principal – l’histoire d’un homme déchu – est doublé par la romance entre l’écuyère et l’acrobate (John Gilbert). Le scénario propose donc un enchaînement très rythmé, auquel participent la mise en scène et le cadrage. Décors et costumes nous transportent dans le monde du cirque. Et le travail visuel de Victor Sjöström sur le noir et blanc crée une ambiance poétique quoique très réaliste, initiant un univers symbolique.
Cette interrogation sur la nature humaine (pourquoi l’homme rit-il si facilement lorsque quelqu’un se fait gifler ?) est l’occasion de redécouvrir Lon Chaney. Avec une simplicité alliée à une grande habileté, il émeut aux larmes grâce à ses regards poignants. Ce mystérieux héros au masque blanc « qui reçoit des gifles » réussit à faire pleurer de rire ses spectateurs, alors que lui-même est au comble du désespoir. Finalement, « le héros rejoue chaque soir au cirque le drame dont l’amphithéâtre avait été le décor. » (Positif, n°340, juin 1989)
Larmes de clown (He Who Gets Slapped)
États-Unis, 1924, 1h35, noir et blanc, format 1.33
Réalisation : Victor Sjöström
Scénario : Carey Wilson, Victor Sjöström, d’après la pièce de Leonid Andreyev
Photo : Milton Moore Montage : Hugh Wynn
Costumes : Sophie Wachner
Production : Victor Sjöström, Metro-Goldwyn-Mayer Interprètes : Lon Chaney (Paul Beaumont), Norma Shearer (Consuelo), John Gilbert (Bezano), Ruth King (Maria Beaumont), Marc McDermott (le baron Regnard), Ford Sterling (Tricaud), Tully Marshall (le comte Mancini)
Sortie aux États-Unis : 22 décembre 1924
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