Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising

Si Valhalla est le paradis de la mythologie nordique, Le Guerrier silencieux pourrait avoir pour sous-titre « Voyage au bout de l’enfer ». Co-écrit avec le romancier norvégien Roy Jacobsen, ce septième opus de Nicolas Winding Refn est une odyssée au cœur des ténèbres, tel l’Aguirre de Werner Herzog. Partagé entre des scènes d’une extrême violence et d’autres d’une contemplative beauté, tout le film est parcouru de tensions silencieuses et anxiogènes.
Film atmosphérique par essence, Le Guerrier silencieux a été tourné dans les Highlands, en Écosse : épais brouillard et nature hostile donnent à toutes les images une teinte crépusculaire.

Au milieu de cette odeur de sang, de sueur et de mort mêlés, One-Eye, héros bestial et humain, est magistralement campé par Mads Mikkelsen. La stature et le mutisme de l’acteur hantent tout le film. La quête est le prétexte au voyage intérieur où l’enfermement est autant mental que physique. Les croyances s’expriment avec la même sauvagerie, que l’on soit serviteur de Dieu ou adepte d’anciennes croyances vikings.
« Toutes proportions gardées, on pourrait dire [que Le Guerrier silencieux] est au film de Vikings ce que 2001 : L’Odyssée de l’espace est à la science-fiction : plus qu’un jeu avec les codes, une réinvention du genre qui prend les allures d’un trip psychédélique pour entraîner le spectateur dans l’aventure métaphysique de son héros. » (Philippe Rouyer, Positif, n°589, mars 2010).