Le Monte-charge

Henri-Georges Clouzot fait appel à l’écrivain Frédéric Dard, dont plus d’une vingtaine de romans ont déjà été adaptés à l’écran, pour qu’il lui écrive une histoire pouvant être interprétée par Brigitte Bardot. Le réalisateur, trop occupé par la sortie de La Vérité, ne donne finalement pas suite et c’est Marcel Bluwal qui réalise Le Monte-charge.
Le film est une œuvre solide, construite sur le modèle de films comme Vertigo d’Hitchcock (1958) ou La Femme au portrait de Fritz Lang (The Woman in the Window, 1944). Le Monte-charge dépasse, comme eux, le simple drame et laisse apparaître, derrière les rues et l’obscurité de cette petite ville de banlieue bien réaliste, une pointe de fantastique. Le malaise et l’angoisse s’installent alors, renforcés par des décors concentrationnaires, comme l’appartement de Marthe.

La mise en scène est saluée par la critique, tout comme le jeu des acteurs. Brigitte Bardot a été remplacée par Lea Massari, aperçue dans L’avventura d’Antonioni (1960), et qui attire, dans Le Monte-charge, tous les regards. Face à elle, un Robert Hossein qui sait incarner la tension de ce repris de justice, tombé dans le piège d’une terrible machination. Se méfier d’une jolie jeune femme qui vous invite à boire un verre chez elle, par une nuit d’hiver, telle pourrait être la leçon à tirer de son aventure !