L’École des cocottes

Jacqueline Audry est une réalisatrice prolifique, fait exceptionnel dans le cinéma français de l’époque. 1958 marque la naissance de son onzième opus depuis 1946 : L’École des cocottes. Adapté d’un vaudeville à succès, cette pièce lui permet de retrouver une période qu’elle affectionne particulièrement, celle de la Belle Époque. Avant cette adaptation, il y avait eu Gigi (1949), Minne, l’ingénue libertine (1950), Mitsou ou Comment l’esprit vient aux filles (1956)… Les héroïnes, toutes issues de romans de Colette, y manifestent une même soif d’émancipation, rapprochant ainsi les récits de certains romans d’apprentissage.

Ici, le Paris est frivole, et le ton est à la comédie badine et légère. Fidèle à la pièce, L’École des cocottes conte les aventures de Ginette, devenue demi-mondaine. L’occasion est parfaite pour dresser les portraits d’une galerie de personnages extravagants. Comme le soulignait la presse de l’époque, le dialogue est narquois, « sans trivialité »… Si la règle du jeu du vaudeville est d’en remettre toujours un peu, histoire de faire rire le spectateur aux éclats,  Dany Robin, Fernand Gravey, Bernard Blier ou encore Jean-Claude Brialy s’y plient ici volontiers !