Billetterie

Léon Morin prêtre

de Jean-Pierre Melville , France, Italie , 1961

Une morne ville de province sous l’Occupation. Barny (Emmanuelle Riva) est une jeune veuve de guerre, mère d’une petite fille. Ancienne militante communiste, elle décide un jour de défier le premier prêtre venu sur le terrain de la religion. Ce dernier, Léon Morin (Jean-Paul Belmondo), ne s’en émeut guère. Il conseille des livres à Barny qui, peu à peu, frôle la conversion.

À la question de savoir si la conversion était l’idée principale de son film, Jean-Pierre Melville répond à Rui Nogueira que non. « L’idée principale était de montrer ce prêtre allumeur qui aime exciter les filles et ne les baise pas. Léon Morin, c’est Don Juan. […] Sûr de son physique et de son intelligence, il se sert au maximum de ses atouts. » (Le Cinéma selon Melville, Seghers). Le ton est donc donné, mais le film est évidemment bien plus psychologique. Léon Morin prêtre est l’histoire d’un duel, d’une confrontation entre une femme fascinée par la beauté, voulant à tous prix affirmer sa non-croyance, et un prêtre, intelligent et moderne, qui l’amène petit à petit à des débats théologiques, puis à la conversion. Une relation teintée de tension charnelle. Mais Barny, érotomane dont la seule erreur est de voir en Léon Morin un homme, oscille entre profession de foi et déclaration d’amour, confondant pénitence et sado-masochisme.

 


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L’audace de Melville est forte : embaucher à contre-emploi Jean-Paul Belmondo, un des plus mauvais garçons du cinéma français… Celui-ci hésitera, rebuté – ou effrayé – par le rôle. Le choix d’Emmanuelle Riva s’est fait dès que le cinéaste l’a vue dans Hiroshima mon amour (Alain Resnais, 1959). La mise en scène de Melville est classique et discrète, laissant une large place à une interprétation très inspirée. « Aucune rupture de ton, une rigueur, un soin des détails, une élégance enfin, qui conduisent un récit sans fioritures. Une épure. » (André S. Labarthe, France Observateur, 21 septembre 1961)

Léon Morin prêtre
France, Italie, 1961, 2h10, noir et blanc, format 1.66
Réalisation : Jean-Pierre Melville
Assistants réalisation : Volker Schlöndorff, Bertrand Tavernier, Jacqueline Parey, Luc Andrieux
Scénario : Jean-Pierre Melville, d’après le roman Léon Morin, prêtre de Béatrix Beck
Photo : Henri Decaë
Musique : Martial Solal
Montage : Jacqueline Meppiel, Nadine Trintignant, Marie-Josèphe Yoyotte
Décors : Daniel Guéret
Costumes : Paulette Breil
Production : Georges de Beauregard, Carlo Ponti, Rome-Paris Films, Compagnia Cinematografica Champion, Lux Compagnie Cinématographique de France
Interprètes : Jean-Paul Belmondo (Léon Morin), Emmanuelle Riva (Barny), Irène Tunc (Christine), Nicole Mirel (Sabine), Marco Béhar (Edelman), Gisèle Grimm (Lucienne), Howard Vernon (le colonel), Monique Hennessy (Arlette), Patricia Gozzi (France), Marielle Gozzi (France, plus âgée), Monique Bertho (Marion), Gérard Buhr (Gunther), Volker Schlöndorff (la sentinelle armée)

Sortie en France : 22 septembre 1961

film restauré

Restauration 4K Studiocanal à partir du négatif original effectuée par L'Immagine Ritrovata en 2015. 4 séquences, coupées dans le négatif original, ont été réinsérés. Une copie positive de première génération a été utilisée comme référence pour l’étalonnage. Négatif son restauré et utilisé pour la remasterisation.
Ce film a bénéficié de l’aide sélective à la numérisation des œuvres cinématographiques du patrimoine du CNC.

 

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