Lorsqu’il découvre le roman Wiseguy de Nicholas Pileggi, Scorsese est séduit. Mais il veut arrêter les films de gangsters. Il en a déjà fait beaucoup. C’est Michael Powell qui le fait changer d’avis : le scénario est drôle et finalement, personne n’a montré à l’écran comment vivent ces truands. Les Affranchis est une sorte de plongée anthropologique documentaire dans le quotidien des malfrats expédiant leurs affaires courantes : boulot, amitié, déjeuners chez leurs mères, sorties au Copacabana, femmes, enfants… L’accent est porté sur le quotidien et non sur les fleuves de sang. Pourtant le sang est bien là, omniprésent, hantant tout le film. Car si entre malfrats, on se marre, tout bascule aussi pour un rien et on dessoude d’un coup.
La vie de gangster est séduisante : ascension, réussite, argent facile, filles, reconnaissance, privilège et respect. C’est le but d’Henry Hill. Mais ce sera aussi sa perte, lorsqu’il tombe dans le trafic de drogue, business vil pour la "Famille". Perdu, sans plus aucun repère moral, il est obligé de moucharder pour sauver sa peau. Les Affranchis sera taxé de complaisance pour ce milieu, malgré le mot de Scorsese : « Qui aurait envie d’y plonger à la fin du film ? » « Je me souviens d’avoir annoncé un jour que je voulais que ce film rende les gens furieux. Je voulais tous les attraper dans mes filets, les séduire avec le style du film, pour mieux les lâcher d’un seul coup. Je crois que je voulais faire un geste de colère. » (Conversations avec Martin Scorsese, Richard Schickel, Sonatine).
Scorsese signe ici un des films-clés de son œuvre, vif, rapide, violent et survolté, où mise en scène, direction d’acteurs et bande son se complètent avec une maîtrise confondante.
Les Affranchis (Goodfellas)
États-Unis, 1990, 2h26, couleurs (Technicolor), format 1.85
Réalisation : Martin Scorsese
Scénario : Nicholas Pileggi, Martin Scorsese, d’après le roman Wiseguy de Nicholas Pileggi
Photo : Michael Ballhaus Musique : Pete Townshend, The Rolling Stones, The Shangri-Las, The Ronettes, Sid Vicious, The Who, The Cleftones, Giuseppe Di Stefano, The Marvelettes, The Crystals…
Montage : Thelma Schoonmaker, James Y. Kwei Décors : Kristi Zea, Leslie Bloom
Costumes : Richard Bruno
Production : Irwin Winkler, Warner Bros.
Interprètes : Ray Liotta (Henry Hill), Robert De Niro (James Conway), Joe Pesci (Tommy DeVitto), Lorraine Bracco (Karen Hill), Paul Sorvino (Paul Cicero), Frank Sivero (Frankie Carbone), Tony Darrow (Sonny Bunz), Mike Starr (Frenchy), Frank Vincent (Billy Batts), Gina Mastrogiacomo (Janice Rossi), Catherine Scorsese (la mère de Tommy), Charles Scorsese (Vinnie), Samuel L. Jackson (Stacks Edwards), Vincent Gallo (un membre de l’équipe d’Henry pendant les années 1970)
Présentation à la Mostra de Venise : septembre 1990 ;
Sortie en France : 12 septembre 1990 ;
Sortie aux États-Unis : 21 septembre 1990
Interdit aux moins de 16 ans à sa sortie
Exclusivité Warner pour le festival Lumière
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