Les Dollars des sables

C’est avec leur second long métrage, en 2010, Jean Gentil, que Geraldine Chaplin découvre le travail du couple mexicano-dominicain Israel Cárdenas et Laura Amelia. Contactée pour jouer dans cette libre adaptation du roman de Jean-Noël Pancrazi, elle accepte, puis défend avec force ce film qui lui tient particulièrement à cœur.
Une histoire d’amour peut-elle naître d’une relation tarifée et survivre aux différences d’âge, de classes et de culture ? À travers cette histoire, les réalisateurs confrontent évidemment deux univers : celui des Occidentaux, exilés pour panser des plaies invisibles ou finir leurs jours au soleil, et celui des Dominicains, qui ne pensent qu’à survivre et à quitter ce paradis pour touristes. Le film dépeint un monde empli de contradictions, oscillant entre fêtes, vacances, amour mais aussi trahison et solitude. Les Dollars des sables est un double portrait : celui d’un pays dans sa réalité économique et sociale, et celui d’Anne et de son amour obsessionnel et équivoque pour Noelí. La question restera suspendue : cette femme est-elle sincère ou trompe-t-elle simplement sa solitude ?

Les Dollars des sables n’est pas le premier film sur le tourisme sexuel, mais il a pour lui de ne pas être manichéen, ni misérabiliste. Et c’est une Geraldine Chaplin, magnétique et lumineuse, qui traverse tout le film avec sa silhouette de ballerine, lui insufflant force et mélancolie.