Les Frissons de l'angoisse

Les Frissons de l'angoisse met fin au cycle cinématographique de Dario Argento consacré au giallo, film policier caractérisé par un assassin à l’arme blanche, sadique et insaisissable. En clôturant ce cycle, entamé en 1970 avec L’Oiseau au plumage de cristal (L'uccello dalle piume di cristallo), le réalisateur italien laisse exploser son délire. Il mélange cinéma commercial et références à Hitchcock, horreur et pointes d’humour nerveux, scènes sanglantes et esthétisme raffiné propre à l’art baroque.

Les Frissons de l'angoisse est d’ailleurs un hommage à un autre réalisateur italien, connu pour son traitement plastique, Michelangelo Antonioni. Les images de Rome, ville déserte, abandonnée, inhumaine, rappellent les grands espaces vides du réalisateur de Blow Up (1966). Un film d’autant plus présent dans Les Frissons de l'angoisse que le héros, Marcus, est interprété par David Hemmings, acteur principal du film d’Antonioni.

« Dario me parait réaliser à merveille le cocktail du cinéma populaire, style fais-moi-peur du samedi soir, et d’un cinéma très intellectuel, baroque et distancé, cocktail difficile que beaucoup avant lui ont parfaitement raté. » (Emmanuel Carrère, Positif, n°199, novembre 1977). En réussissant ce périlleux pari, le réalisateur nous entraîne dans un film à l’atmosphère étrange et fascinante, considéré comme son chef-d’œuvre.