Les Indestructibles

Mis à la retraite anticipée, quel est le quotidien d’un super-héros ? Il s’ennuie ferme. Il est habité quotidiennement par le doute et la déprime. Il vit dans une maison de banlieue et s’occupe de son intérieur et de sa famille. En résumé, il devient humain. Mais la nostalgie des exploits passés est tenace.

Dans un style rétrofuturiste, Brad Bird livre, avec cette rocambolesque comédie, le premier film Pixar ne représentant que des humains, preuve que la technique d’animation a beaucoup évolué. Les références sont partout (cinéma d’action, James Bond, les comics, Spy Kids), et les clins d’œil sont hilarants (surtout la compilation de faux films d’archives de super-héros). Le sous-titre pourrait être « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les super-héros sans jamais oser le demander ! » Qui fait les costumes ? Comment fait-on le ménage quand on est élastique ?

Les Indestructibles peut aussi être lu comme une critique en creux de l’Amérique procédurière, qui ici, poussée au maximum, envoie ses super-héros devant les tribunaux pour les dégâts causés lors d’un sauvetage ou mieux, à la suite d’une plainte d’un suicidaire à qui on a sauvé la vie.

« En suivant un parcours sinueux, en faisant des digressions cocasses, en passant du quotidien familial au grand spectacle fantastique, Les Indestructibles est un peu l’alpha et l’oméga du genre, une apothéose rationnelle et enfantine à la fois. […] Sans doute le plus beau film de super-héros depuis Tim Burton et Sam Raimi. » (Vincent Ostria, Les Inrockuptibles, 10 novembre 2009)