Les Yeux brûlés

Les Archives françaises du film du CNC

Ce film, commandé par l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD), traite des reporters de guerre et questionne leur rôle. Quelle place ces "soldats de l’image" occupent-ils dans le conflit ? Sont-ils simplement des témoins ou des combattants engagés ? Qu’en est-il des risques qu’ils prennent ? Et comment désigner leurs images : est-ce de l’art ou du journalisme ? « À voir certains d’entre eux s’exprimer dans le film, on comprend que l’éclair fulgurant de la guerre les a tous frappés. Les uns, d’instinct, ont cligné des yeux et n’osent qu’à peine les rouvrir, les autres, c’est une évidence, s’y sont brûlés l’âme et le regard. » (capitaine Max Guérout, directeur de l’ECPAD)

Laurent Roth a pris le parti de mêler la fiction à des images d’archives militaires, commentées par Raymond Depardon. Pour le réalisateur, cette alternance permet de « dynamiser le spectacle [pour] mieux retomber sur des moments de terrible absence, où les êtres n’existent plus à partir d’eux-mêmes. » Autre contraste, cette femme, ingénue, qui se retrouve immergée dans ce monde d’hommes, permet à l'auteur d’attaquer le sujet d’un point de vue extérieur. « Une femme sort de soi pour parvenir à rendre intelligible cet éternel récit masculin qu’est la guerre. » (Laurent Roth)

Tourné sans l’appui d’aucun dialogue écrit, Les Yeux brûlés propose « une réflexion sur la fascination des hommes pour la guerre et la mort. » (Max Guérout)

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