Billetterie

Olivia

de Jacqueline Audry , France , 1951

Fin du XIXe siècle, dans une pension de jeunes filles près de Fontainebleau. Mademoiselle Julie (Edwige Feuillère) et Mademoiselle Cara (Simone Simon) sont les directrices de l’établissement. Depuis quelque temps, l’harmonie ne règne plus et la pension est divisée entre deux clans. Une nouvelle venue, Olivia (Marie-Claire Olivia), se rallie à Mademoiselle Julie, objet de tous les désirs, et lui voue amour et admiration.

C’est Colette Audry, écrivain, qui recommande Olivia à sa sœur Jacqueline. Ce roman, partiellement autobiographique, est l’œuvre de Dorothy Bussy, octogénaire britannique, épouse du peintre français Simon Bussy. Écrit en 1933, l’ouvrage ne sera publié qu’en 1949. L’auteur, s’interrogeant sur la publication de son texte, demande conseil à son ami André Gide (dont elle est la traductrice) : celui-ci est peu convaincu. Le roman sera pourtant un véritable succès, bousculant l’opinion britannique.

 

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Dans un mélange de ferveur et de pudeur, Jacqueline Audry décrit la naissance de l’amour adolescent, et non pas directement les amours féminines. L’analyse des sentiments est faite avec finesse et élégance. Fait rare à l’époque, la représentation de l’homosexualité féminine apparaît à l’écran sans condamnation. Et c’est sans doute là la transgression ultime que pouvait opérer Jacqueline Audry… La cinéaste ne cache pas ses convictions féministes. Dans le contexte idéologique de l’époque, cela détonne. Le film sera mal reçu par une presse très machiste et passablement homophobe : le film manquerait cruellement d’hommes, et on veut faire rentrer « un beau malabar » dans cette « belle pétaudière » afin de servir quelques gifles et de remettre les idées des jeunes filles en place… Le film est qualifié de pervers, scabreux, trouble ! Mais bien heureusement, au cœur du tumulte, des voix s’élèvent à juste titre, dont celle, extatique et définitive, d’André Janson, critique à Nice-Matin (17 mai 1951) : «  L’on se trouve devant une de ces œuvres maîtresses dont le retentissement se prolonge pendant de longues années, un de ces films qui marquent une date dans l’histoire du cinéma. Ce chef-d’œuvre fait honneur au cinéma français. » Voilà qui clôt les commérages.

Olivia

France, 1951, 1h35, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Jacqueline Audry
Assistant réalisation : Claude Pinoteau
Scénario : Colette Audry, Pierre Laroche, d’après le roman Olivia de Dorothy Bussy (sous le pseudonyme d’Olivia)
Photo : Christian Matras
Musique : Pierre Sancan
Montage : Marguerite Beaugé
Décors : Jean d’Eaubonne Costumes : Marcelle Desvignes, Mireille Leydet Production : Jacqueline Audry, Jean Paris, Memnon Films Interprètes : Edwige Feuillère (Mlle Julie), Simone Simon (Mlle Cara), Marie-Claire Olivia (Olivia Realey), Yvonne de Bray (Victoire), Suzanne Dehelly (Mlle Dubois), Marina de Berg (Mimi), Lesly Meynard (Frau Riesener), Rina Rhéty (Signorina), Tania Soucault (Georgie), Nadine Olivier (Cécile), Philippe Noiret (l’amoureux sur un banc public)

Sortie en France : 27 avril 1951

 

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