Billetterie

Pépé le Moko

de Julien Duvivier , France , 1937

Pépé le Moko (Jean Gabin), malfaiteur parisien, s’est réfugié dans la Casbah d’Alger, protégé par sa bande. L’inspecteur Slimane (Lucas Gridoux) et la police locale cherchent à l’en faire sortir pour l’arrêter. La belle Gaby (Mireille Balin), touriste dont se rapproche Pépé, pourrait servir d’appât…

Pour Pépé le Moko, Julien Duvivier aurait pris pour modèle les films de truands américains, ces films noirs à leur apogée quelque temps auparavant. Certains y verront même un Scarface (Howard Hawks, 1932) à la française… Le film de Duvivier a pourtant une identité bien à lui.

Plongée dans la Casbah d’Alger, ses ruelles, ses dédales, un labyrinthe protecteur pour Pépé, truand pourchassé par la police. Duvivier reprend ses thèmes de prédilection : les hors-la-loi, la poisse, la fatalité, les femmes… Il exalte le romantisme de la pègre et fait de Gabin un mauvais garçon au cœur tendre, qui voit en l’amour une issue de secours. Mais comme dans tous les films de Duvivier, la fatalité reprendra ses droits.


PEPE-LE-MOKO

La photo de Pépé le Moko est saisissante, un clair-obscur désenchanté, rendant les ruelles de la Casbah envoûtantes – le décor a été entièrement construit dans les studios de Joinville par le décorateur Jacques Krauss. Un réalisme poétique teinté d’orientalisme. Et c’est aussi en ça que Pépé le Moko n’est pas un truand à l’américaine : il est un caïd propret, gagné par la nostalgie de Paris (syndrome dont est également atteint le personnage de Fréhel), et non, à l’instar de Scarface, un vainqueur.

Le film est un immense succès et Duvivier est réclamé à Hollywood pour tourner le remake de son film. Ce sera finalement John Cromwell qui le réalisera avec Casbah (Algiers, 1938) en copiant certains plans à l’identique, et en intégrant même les images d’Alger du film original ! Si Duvivier s’est peut-être inspiré du cinéma américain, ce dernier lui empruntera aussi énormément…

Pépé le Moko
France, 1937, 1h34, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Julien Duvivier
Scénario : Julien Duvivier, détective Ashelbé (pseudonyme d’Henri La Barthe), Jacques Constant, Henri Jeanson, d’après le roman Pépé le Moko d’Ashelbé
Photo : Jules Krüger, Marc Fossard
Musique : Vincent Scotto, Mohamed Ygerbuchen
Montage : Marguerite Beaugé
Décors : Jacques Krauss
Production : Raymond et Robert Hakim, Paris-Film Production
Interprètes : Jean Gabin (Pépé le Moko), Mireille Balin (Gaby Gould), Gabriel Gabrio (Carlos), Lucas Gridoux (l’inspecteur Slimane), Gilbert Gil (Pierrot), Line Noro (Inès), Saturnin Fabre (le grand-père), Fernand Charpin (Régis), Marcel Dalio (L’Arbi), Charles Granval (Maxime Kleep), Gaston Modot (Jimmy), René Bergeron (l’inspecteur Meunier), Paul Escoffier (le commissaire Louvain), Philippe Richard (l’inspecteur Janvier), Fréhel (Tania)

Sortie en France : 28 janvier 1937

FILM RESTAURÉ
StudioCanal

 

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