Pour son premier film, Jacques Audiard mise sur deux histoires parallèles pour parler des hommes et de leurs solitudes. Cette double histoire de désenchantement est racontée par Simon, un Monsieur Tout-le-monde, pathologiquement taciturne, à la limite de l’autisme, qui quitte tout pour retrouver l’agresseur de son ami. Jean Yanne l’incarne avec tout le talent et la densité dont il est capable, son interprétation fut applaudie par la critique.
Un homme seul qui tombe et qui se retrouve confronté à d’autres, un homme qui en fait tomber un autre, une histoire de chute caractéristique du film noir. Le réalisateur s’inscrit dans ce genre cinématographique, dans la lignée de Touchez pas au grisbi (Jacques Becker, 1954) et de ces films virils qui ne savaient pas encore parler de l’homosexualité et finalement décidaient de s’en écarter. Audiard s’inspire de la main que Gabin passait dans les cheveux de son protégé pour continuer l’histoire et réaliser, avec Regarde les hommes tomber, un film noir qui se préoccupe moins de savoir pourquoi on devient un tueur à gages, que pourquoi ce vieil homme traîne avec ce jeune qui pourrait être son petit-fils.
Tomber des nues, tomber raide mort, tomber sur un os, tomber amoureux. Audiard mélange toutes ces expressions pour offrir au public un film à la beauté sombre et touchante.
C’est la première fois qu’un film coproduit par Rhône-Alpes Cinéma est projeté dans le cadre du festival. Cette œuvre particulièrement originale fait désormais partie de notre patrimoine cinématographique national. Tourné à Lyon à l’hiver 1993, le premier long-métrage de Jacques Audiard, César de la Meilleure première œuvre en 1995, marque le début d’une carrière exceptionnelle couronnée cette année par la Palme d’or du Festival de Cannes.
Regarde les hommes tomber
France, 1994, 1h40, couleur, format 1.66
Réalisation : Jacques Audiard
Scénario : Jacques Audiard, Alain Le Henry d’après le roman Triangle de Teri White
Photo : Gérard Sterin
Musique : Alexandre Desplat
Montage : Juliette Welfling, Monique Dartonne
Décors : Jacques Rouxel
Costumes : Françoise Lefèvre
Production : Didier Haudepin, Bloody Mary Productions, Centre Européen Cinématographique Rhône-Alpes, France 3 Cinéma
Interprètes : Jean-Louis Trintignant (Marx), Jean Yanne (Simon Hirsch), Mathieu Kassovitz (Johnny), Bulle Ogier (Louise), Christine Pascal (Sandrine), Yvon Back (Mickey), Yves Verhoeven (le prostitué), Marc Citti (l’indicateur), Roger Mollien (Marlon), Philippe du Janerand (Merlin), Pierre Guillemin (M. Vermout), Rywka Wajsbrot (Mme Rajinsky), Jean-Guy Blats (Damata)
Présentation au Festival de Cannes : mai 1994
Sortie en France : 31 août 1994
FILM RESTAURÉ
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