Un carnet de bal est considéré comme un des premiers films à sketches du cinéma français. Ce format permet à Duvivier de mettre à l’écran une pléiade de vedettes, le meilleur du cinéma des années 1930 : Harry Baur, Pierre Blanchar, Fernandel, Louis Jouvet, Raimu, Pierre Richard-Willm… Mais le cinéaste se défend d’avoir fait un film à sketches, arguant que son film est bien « une histoire ayant un commencement, un milieu et une fin et toute une évolution psychologique » (Cinémonde, n°439, 18 mars 1937).
Cette histoire est celle d’un voyage dans le temps, celui de Christine, nostalgique d’une jeunesse romantique alors qu’elle entame le deuil de son époux. Si les destins de ses anciens prétendants sont certes variés, ils sont majoritairement sombres : entre le suicide et l’entrée dans les ordres, en passant par le gangstérisme ou la pratique de l’avortement clandestin, Christine ne retrouve que des cendres de ses si beaux souvenirs. Si certains épisodes sont sereins, beaucoup sont sinistres, Duvivier retrouvant ses thèmes de prédilection, comme la vie gâchée ou les douleurs causées par les femmes. Une lueur viendra avec le personnage du fils d’un prétendant, que la veuve prendra sous son aile. Mais la nostalgie refera surface au moment où il partira pour son premier bal…
La mise en scène est virtuose : Duvivier change de style à chaque portrait, s’adaptant aux décors comme au personnage central et à son environnement. C’est sans doute pourquoi Un carnet de bal obtint le prix du meilleur film étranger à la Mostra de Venise de 1938, battant La Grande Illusion de Jean Renoir.
Un carnet de bal
France, 1937, 2h, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Julien Duvivier
Scénario : Julien Duvivier, Henri Jeanson, Yves Mirande, Jean Sarment, Pierre Wolff, Bernard Zimmer
Photo : Philippe Agostini, Michel Kelber, Pierre Levent
Musique : Maurice Jaubert
Montage : André Versein
Décors : Jean Douarinou, Serge Pimenoff, Paul Colin
Production : Jean-Pierre Frogerais, Les Productions Sigma, Les Films Vog
Interprètes : Marie Bell (Christine Surgère, née de Guérande), Françoise Rosay (Madame Audié), Harry Baur (Alain Regnault), Pierre Blanchar (Thierry Raynal), Fernandel (Fabien Coutissol), Louis Jouvet (Pierre Verdier, dit Jo), Raimu (François Patusset), Pierre Richard-Willm (Eric Irvin), Robert Lynen (Jacques), Andrex (Paul), Sylvie (Gaby), Milly Mathis (Cécile), Maurice Bénard (Brémond)
Sortie en France : 9 septembre 1937 ;
Présentation à la Mostra de Venise : août 1938
FILM RESTAURÉ par Gaumont
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