Une rivière nommée Titash

Cinéaste indien d’origine bengalie, Ritwik Ghatak est l’auteur de plus de vingt films, longs et courts métrages, documentaires et fictions. Il a laissé une empreinte très forte sur ses pairs et sur tous ceux qui ont vu ses films. Le cinéaste Satyajit Ray disait que « presque tous ses films sont marqués par l’intensité des sentiments, couplé d’une compréhension imaginative de la technique cinématographique, de Poudovkine au néoréalisme italien ». Engagé politiquement, il était membre du Parti communiste et pilier des syndicats des techniciens du cinéma et du théâtre.
Une rivière nommée Titash, comme l’ensemble de l’œuvre de Ghatak, plonge dans le quotidien des classes pauvres, leur désarroi et leur détresse. Le cinéaste ne prend aucune distance et, recréant le temps de son adolescence, celui d’avant la partition du Bengale, il décrit la fin d’une culture et d’une civilisation. Avec ses images sublimes et son immense lyrisme, le film est, pour la cinéaste Deepa Mehta, « une œuvre de pur génie. Une élégie passionnée pour une culture mourante. Il m'a profondément émue, et continue de me hanter encore aujourd’hui. »

« Jamais Ghatak n’a montré autant de rigueur dans sa technique, autant d’attention : les images se précipitent, se heurtent, le son accentue ces ruptures. Et jamais l’image n’a été aussi belle, une image que nous avons à peine le temps de voir, cahotée entre la précédente et la suivante. » (Ginette Delmas, Jeune Cinéma, n° 169, septembre 1985)