Billetterie

Voici le temps des assassins

de Julien Duvivier , France , 1956

Chatelin (Jean Gabin) est un restaurateur réputé des Halles de Paris. Il a pris sous sa protection Gérard (Gérard Blain), jeune étudiant en médecine qui travaille pour payer ses études. Chatelin recueille également un jour Catherine (Danièle Delorme), fille d’une ex–épouse apparemment décédée. Alors que Gérard tombe sous le charme de Catherine, celle-ci lui confie ses sentiments pour Chatelin.

Débutant sur le ton du mélodrame, Voici le temps des assassins… atteint le paroxysme du sordide, du complot et des mensonges sur fond de naturalisme (la description des Halles, le ventre de Paris, est quasi documentaire). La machination mise en place par Catherine et sa mère, droguée mais bien vivante, est précise : pousser Chatelin à épouser la jeune femme, le tuer et toucher l’héritage. Au passage, il faudra évacuer les gêneurs. Dans ce monde où les femmes sont manipulatrices, perfides, possessives ou folles, c’est le chien de Chatelin qui aura le dernier mot.
À sa sortie, il sera reproché au cinéaste d’en avoir rajouté inutilement dans le sordide, mais il s’agit pour lui de « jusqu’au-boutisme », Duvivier affirmant même qu’il connaît bien des femmes comme Catherine…


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Étonnamment, ce seront les "Jeunes-Turcs" de la critique qui soutiendront le film, dont François Truffaut : « Voici venir le temps des surprises : j’attendais un film français de plus, à mi-chemin entre l’obscure qualité et le plus clair commerce ; au lieu de quoi, je "découvre", pour ainsi dire, Julien Duvivier, l’homme et le cinéaste, dans un seul film. […] Voici le temps des assassins me semble le meilleur [des films de Duvivier], celui dans lequel on peut sentir sur tous les éléments : scénario, mise en scène, jeu, photo, musique, etc., un contrôle qui est celui d’un cinéaste parvenu à une totale sûreté de lui-même, et de son métier. » Et de conclure : « Seul le regard d’un cinéaste, regard qui s’exprime en termes de mise en scène, décide de la valeur morale d’un film. Or le regard de Duvivier est évidemment pur jusqu’à la naïveté ; un brave homme nous parle du mal et sa peinture, fraîche encore, est en-deçà, bien sûr, de la vérité. » (Arts, 18 avril 1956)

Voici le temps des assassins…
France, 1956, 1h55, noir et blanc, format 1.33
Réalisation : Julien Duvivier
Scénario : Julien Duvivier, Charles Dorat, Maurice Bessy, Julien Duvivier, Charles Dorat, Pierre-Aristide Bréal
Photo : Armand Thirard
Musique : Jean Wiener
Montage : Marthe Poncin
Décors : Robert Gys
Costumes : Jacques Cottin
Production : Georges Agiman, René Bézard, Pierre Cabaud, Compagnie Industrielle et Commerciale Cinématographique (CICC), Société Nouvelle Pathé Cinéma, Les Films Agiman
Interprètes : Jean Gabin (André Chatelin), Danièle Delorme (Catherine), Gérard Blain (Gérard), Germaine Kerjean (Mme Chatelin), Lucienne Bogaert (Gabrielle), Robert Arnoux (Bouvier), Aimé Clariond (Prévost), Jean-Paul Roussillon (Amédée), Gérard Fallec (Gaston), Gabrielle Fontan (Mme Jules), Robert Manuel (Bonnacorsi), Robert Pizani (le Président), Liliane Bert (Antoinette), Robert Arnoux (Bouvier)

Sortie en France : 13 avril 1956
FILM RESTAURÉ par Pathé


 

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