Zanzibar

Un producteur passionné, luttant pour mener à bien un projet. Une actrice paumée, ne souhaitant que jouer et apprendre à pleurer devant la caméra. Un metteur en scène brouillon, mais génie torturé. Trois acteurs pour un film en gestation, et pour Zanzibar, troisième titre de Christine Pascal. Œuvre sur le cinéma, Zanzibar ne tombe pas dans la mythologie, bien au contraire. La vision est lucide : il faut chercher des financements, convaincre, préparer la distribution, se battre, travailler sans cesse… Et il y a les rapports humains. Alors que le producteur tombe amoureux de Camille, le metteur en scène, pervers, a besoin de la plier à ses desseins. Il l’humilie, la pousse, la violente. Dans ce trio ravagé par la création, une personne est de trop. Cru et direct, Zanzibar n’embellit pas le monde du cinéma. Mais c’est une violente déclaration d’amour au quatrième personnage du film, « le cinéma lui-même qui joue le rôle de l'amant vainqueur. »

« Film en crise sur cette crise d'agonie du cinéma dont plus personne ne sait parler, film physique qui embrasse à pleines mains et à bras-le-corps l’objet chéri, film soucieux et pétri d’un amour rigoureux et inouï, Zanzibar, toujours sur le fil, a ceci d’enthousiasmant qu’il prolonge l’alchimie miraculeuse du cinéma lui-même, cette légendaire recette qui mixe un producteur, un réalisateur et une actrice. »
(Olivier Séguret, Libération, 15 mai 1989)