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Raphaël Personnaz


Il n’aura pas fait une entrée fracassante dans le cinéma. Il aura fallu près de douze ans et  presque autant de films à Raphaël Personnaz, né en 1981, pour que le grand public mette un nom sur ce visage qui lui a valu d’être comparé à Alain Delon (mais sans le côté sombre).

Après une formation au conservatoire du XXe arrondissement de Paris, des apparitions au théâtre et plusieurs participations dans des séries ou des dramatiques télévisées, un film lui a permis de prendre une nouvelle stature : La princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier, vu au Festival de Cannes puis ailleurs en 2010. En Duc d’Anjou, amoureux comme bien d’autres de la princesse, il y tenait la dragée haute à d’autres « nouvelles belles gueules du cinéma français » comme Gaspard Ulliel et Louis Leprince-Ringuet. Le film lui apporta d’ailleurs le Swann d'Or de la révélation masculine au Festival du film de Cabourg en 2011, ainsi qu'une nomination au César du meilleur espoir masculin.

L’année suivante, il était excellent de complexité retenue (aveuglement, lâcheté, remords) dans le thriller de Catherine Corsini, Les trois mondes (« Le plus beau parti du cinéma français, jusqu’à nouvel ordre », s’était alors emballé Bayon dans Libération). Puis, ses retrouvailles avec Bertrand Tavernier pour Quay d’Orsay (2013), dans lequel il était parfait en ingénu frais émoulu des grandes écoles face aux « requins » des ministères, ainsi que sa courageuse reprise du rôle de Marius, dans l’adaptation de Pagnol que fit Daniel Auteuil (un comédien pour lequel il ne cesse de dire son admiration), lui valurent le Prix Lumière du meilleur espoir masculin  en 2014.

C’est aussi dans SK1 (2014), le film de Frédéric Tellier, dans lequel in incarne policier traquant Guy Georges, le tueur en série, qu’il donne la mesure de son talent : une présence qui n’en fait jamais trop, et, malgré la tension rentrée que l’on devine, un sens du  tempo, du « cool » aussi, que l’on imagine être ceux du musicien de jazz, puisque Raphaël Personnaz est un trompettiste amateur qui, plus jeune, rêvait de suivre les traces de Wynton Marsalis. Depuis qu’il est l’une des coqueluches du cinéma tricolore, il montre sa capacité à endosser les rôles les plus divers, comédies, films en costumes, thrillers, avec classe et naturel. Peut-être sera-t-il, ce que Bertrand Tavernier a prédit de lui : « Il pourrait être le James Mason du XXIe siècle ». C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

 

Raphaël Personnaz
Présentera Casino le jeudi 15 octobre à l'UGC Ciné Cité Confluence à 20h
Présentera Les Nerfs à vif le samedi 17 octobre à La Fourmi à 20h

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